LE FESTIVAL DE MUSIQUE BAROQUE
D'AMBRONAY
Le festival de musique baroque d'Ambronay, qui s'est imposé en trois décennies comme un des principaux rendez-vous du genre en Europe, s'ouvre ce week-end dans l'Ain, avec une programmation audacieuse poussant du côté des chants sardes ou palestiniens.
"Nous ouvrons la programmation à d'autres traditions. A la musique baroque savante, nous ajoutons des musiques anciennes populaires, de tradition orale. Nous nous ouvrons aussi sur le contemporain", explique à l'AFP Alain Brunet, le directeur du festival, qui a accueilli 18.000 spectateurs l'an dernier dans ce village de l'Ain situé à une petite heure de Lyon.
Outre des classiques comme les Vêpres à la Vierge de Monteverdi, présentées en ouverture vendredi par le chef italien Marco Mencoboni et son ensemble Cantar Lontano dans une version éblouissante au plus proche de l'originale de 1610, Ambronay donne à découvrir des musiques moins connues. Parmi celles-ci, des chants traditionnels de Sardaigne ou des Pouilles, dans le sud de l'Italie.
Le groupe Officina Zoé lance le bal samedi en faisant découvrir, sous le chapiteau installé à deux pas de la majestueuse abbatiale romane, la "pizzica", musique traditionnelle des Pouilles, avec tambourins et accordéon diatonique.
Le même soir, dans l'esprit de mélange des genres qui prévaut sur les quatre week-ends que dure le festival, est présenté, sous la direction du jeune chef Leonardo Garcia Alarcon, "Il diluvio universale", un oratorio récemment retrouvé du compositeur italien Michel Angelo Falvetti.
Le week-end suivant, des Cantates de Bach par l'Amsterdam Baroque Orchestra dirigé par Ton Koopman (retransmises en direct vendredi 17 sur le site de la chaîne Arte www.arteliveweb.com) succèderont à une master-classe en public (et gratuite comme plusieurs rendez-vous du festival) du claveciniste Skip Sempé.
Elena Ledda interprètera quant à elle dimanche des chants de Sardaigne, fruit d'un long travail de recherches sur le patrimoine musical de l'île.
La musique séfarade, arabe et espagnole du XIIIe siècle est également à l'honneur, dans le spectacle "Paz, salam et shalom" (22 septembre), alors que le thème de cette 31e édition du festival est celui des "Méditerranée(s)".
La danse s'y introduit elle aussi le 23 septembre avec "Les Indes dansantes", une création contemporaine à partir de l'opéra-ballet "Les Indes galantes" de Rameau.
Après les Arts Florissants de William Christie (26 septembre), un "cabaret Méditerranée(s)" donnera à entendre le chanteur et musicien palestinien Moneim Adwan (2 octobre).
Au-delà du festival, les organisateurs mènent un ambitieux programme d'accompagnement de jeunes musiciens, leur proposant des résidences d'artistes ou l'enregistrement de disques, comme le récent "Dido and Aeneas" de Purcell, dans une très belle version de la Cappella Mediterranea et de son chef Leonardo Garcia Alarcon, distribuée par Harmonia Mundi.
http://www.ambronay.org/