Alexandre Pierre François BOELY est un compositeur français né à Versailles en 1785 et mort à Paris en 1858.
Fils d'une famille de musiciens, -son père est haute-contre à la Sainte-Chapelle à Paris, compositeur et professeur de harpe à la Cour de Versailles-, il eut pour maître son père et le pianiste tyrolien Ignaz Ladumer qui l'initie à Bach et Haydn.
Organiste virtuose, il est titulaire des orgues de Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris où il joue des compositeurs inconnus ou peu appréciés du public ;
Bach, Frescobaldi, Couperin... Il fut congédié en 1851 pour son "autérité" et mourut simple professeur de piano.
C’est Félix Raugel qui a sans doute le mieux résumé la position de Boëly dans le monde musical de son temps :
” Il se confinait dans sa tribune de Saint-Germain-l’Auxerrois, et harmonisait dans son exécution et dans les ouvrages qu’il publiait, le style de l’école française par le choix des jeux et les habitudes qui président à leurs diverses combinaisons, et le style allemand, par un travail contrapuntique et un développement de l’idée musicale dont les contemporains offrent de trop rares exemples. Boëly était un isolé, mais les jeunes artistes l’admiraient et allaient secrètement lui demander des conseils qu’il ne leur refusait jamais. Il leur enseignait surtout à connaître et àaimer la beauté vivante des œuvres deJean-Sébastien Bach, alors presque ignoré en France. Saint-Saëns n’a pas caché ce qu’il avait gagné à suivre les avis ou les préceptes du vieil organiste ”.
Cet isolé était aussi un des premiers virtuoses de son temps. Sans doute avait-il comme pianiste une technique à l’ancienne mais, à l’orgue, il était le seul de ses contemporains capable de jouer les parties de pédale des Sonates en trio ou de la Toccata & Fugue en fa de Bach, ce pour quoi il avait fait poser à Saint-Germain-l’Auxerrois par Dallery, dès 1820, le premier pédalier à l’allemande de France.