Par Jean-Michel
![]() PARIS, 27 jan 2010 (AFP) - Petite révolution sous la Coupole de l'Institut de France: aux sons de Lully et Rameau, le chef d'orchestre franco-américain William Christie a été reçu mercredi à l'Académie des beaux-arts, nouvelle consécration pour lui et le mouvement baroque dont il est une figure. Signe de l'événement, la cérémonie d'installation était diffusée en direct sur internet -- une première chez les "Immortels" --, sur le site de France 3 (france3.fr) et le nouveau portail web (artsflomedia.com) de l'ensemble fondé il y a trois décennies par William Christie, Les Arts Florissants. Champion de l'interprétation sur instruments anciens des musiques des XVIIe et XVIIIe siècles, notamment françaises (Charpentier, Lully, Rameau) et anglaises (Purcell et Haendel), le claveciniste et chef a été élu en novembre 2008 à l'Académie des Beaux-arts, dans la section des "membres libres". Dans un élégant habit vert dessiné par le couturier Christian Lacroix -- l'un de ses costumiers pour l'opéra -- et inspiré des habits de cour jusque dans ses broderies, le musicien de 65 ans a été installé au fauteuil précédemment occupé par Marcel Marceau, décédé en 2007. Devant un aéropage de personnalités, dont le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, le nouvel académicien a, comme le veut l'usage, fait l'éloge de son prédécesseur, "le plus grand mime au monde", très populaire dans son Amérique natale. Le chef avait été accueilli un peu plus tôt par Hugues Gall, autre "membre libre" de l'académie et ancien directeur de l'Opéra de Paris, qui a salué chez lui "un mélange d'enthousiasme, d'appétit, de curiosité, de rigueur et de plaisir". William Christie a pour part renouvelé l'exercice obligé et un peu compassé du discours en dispensant, avec son autorité naturelle, une véritable leçon de musique et de chant baroques, avec la participation de la mezzo Stéphanie d'Oustrac et de quelques choristes et instrumentistes des "Arts Flo". Le chef devait recevoir dans la soirée son épée d'académicien, conçue par Chanel Joaillerie, lors d'un concert à l'Opéra-Comique, cette salle qui a accueilli quelques-uns de ses succès depuis le fameux réveil d'"Atys" de Lully en 1987 jusqu'à la récente et magique "Fairy Queen" de Purcell. L'hommage à William Christie se poursuivra à l'auditorium du Louvre avec l'ouverture, jeudi, du festival "Le printemps du baroque" (jusqu'au 1er mars), dont sept séances de musique filmée seront consacrées aux "Arts Flo". |
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