Par Jean-Michel
La soprano vedette Natalie Dessay a chanté pour la première fois lundi soir à l'Opéra de Paris un rôle avec lequel elle a déjà triomphé sur les plus grandes scènes du monde: "La Somnambule" (1831) de Bellini, dont elle maîtrise superbement les teintes hallucinées.
Cet ouvrage romantique italien à la nature élégiaque serait sans doute plus adapté aux dimensions du Palais Garnier, mais c'est à l'Opéra Bastille qu'il est présenté jusqu'au 23 février.
Il faut dire que sur le seul nom de Natalie Dessay, 44 ans, l'une des artistes lyriques les plus acclamées dans le monde, la maison a pu programmer sans risque onze représentations dans son grand théâtre de 2.700 places.
Capté par les caméras de Don Kent, le spectacle sera diffusé en direct sur Mezzo le 15 février et ultérieurement sur France 3.
Il y a dans cette musique une poésie lunaire qui convient parfaitement à Natalie Dessay, à son art de la demi-teinte, de la nuance fine et du détimbrage contrôlé. La soprano trouve en l'Italien Evelino Pido, un de ses chefs préférés, spécialiste du bel canto romantique, un accompagnateur attentif, surtout en un soir de fragilité vocale.
Natalie Dessay, dont la voix a pris de la chair, ce qui devrait convenir à ses futures "Traviata" (Verdi), a assez de métier pour dominer les pièges de la partition, jusqu'au bouleversant air "Ah non credea mirarti". Et la cabalette qui suit ("Ah non giunge") consacre la nature flamboyante de l'artiste, vraie diva en robe rouge de gala, toujours douée pour les coloratures.
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